Une vente assez spéciale

Assise par terre, ma tête entre mes jambes, je n’entends que les bruits des vendeurs hurler et de la foule passer. Comment ai-je fais pour en arriver jusqu’ici, n’étais-je point assez forte ? Je le pense cruellement.
Depuis que j’ai quittée les Ranafut, en leur laissant comme unique souvenir un petit mot d’excuse, j’ai voyagée seule. Si on peut appelé ça voyager…

Une nuit, alors que j’avais établit mon camps pour dormir, une bande de malfrats s’y est introduit. Je ne me rappelle plus vraiment comment cela c’est passé mais maintenant je me retrouve là , dans ce village où l’on vend des esclaves.

Je me retrouve comme un animal dans une cage et je ne peux rien faire. La seule chose dont je suis fière, est que pour l’instant personne n’a bien voulu m’acheter parce que je n’ai jamais levée la tête, ni même parler. En clair, personne n’a voulu de moi. En temps normal, je me serais senti vexée mais là mon bonheur fait le malheur de mon propriétaire. Les acheteurs n’aiment pas les esclaves non obéissants.

J’entends mon vendeur crier plus fort que d’habitude cette fois-ci. « Offre spéciale, aujourd’hui je vends cette jeune demoiselle pour seulement 70 000 pièces d’or. » 70 000 pièces d’or c’est tout ce que je vaux ? Pensais-je.

Tout à coup une dizaine de personnes s’approchèrent de ma cage. J’espérais seulement qu’ils s’en aillent très bientôt.

Le vendeur venait d’empocher les 250 000 pièces d’or et ouvrit donc la porte de la cage. Je refusais de me lever comme toujours, mais je sentais le regard de cette personne quasiment me transpercer. Il lui fallut peu de temps pour traverser la cage et m’y attacher sa laisse autour du cou afin de me traîner dehors. Je tirai de toutes mes forces sur la laisse afin de ne pas me faire étrangler.

Lorsque je fut debout, il arrêta alors de tirer aussi fort mais continuait à avancer d’un pas pressé. Je devais suivre la cadence au risque d’être encore une fois étranglée.

Une chose est sure, c’est que je ne prononcerai pas un seul mot, je serai comme muette. Mais je me demandais ce qu’il m’attendais…quel genre de personne est-il ? Où va t-on ? Que vais-je faire à son service ? J’espère qu’il ne me prend pas pour…ses besoins personnels… * en frissonne déjà d’horreur*.

L’homme marchait de moins en moins vite, je fis alors de même. Qu’avait t-il l’intention de faire ?

Je fixais mon acheteur de mes yeux rouges lorsque enfin je me suis décidée à parler. "Je m'appelle Calypso".

Ce fut les seuls mots que j'ai pu prononcer car c'est à ce moment qu'un homme fit son apparition. L'homme me regardait de haut en bas, il me jugeait sur mon aspect et mes vêtements enfin, de ce qu'il en restaient.

Je le regardais à mon tour. Ces vêtements n’avaient rien d’exceptionnel en soi et son visage ne me disait rien. Mais une chose était sure, l’homme était certainement sous les ordres de mon acheteur.

Je n'écoutais pas vraiment jusqu’à ce qu’il prononce son nom… "DRAKE". Je savais à présent comment s’appelait mon acheteur. Mais en réalité, la seule chose qui m’intéressait à cet l’instant…c’était de pouvoir me laver et peut être avec de la chance trouver quelques vêtements.

Je n'en croyais pas mes yeux et plus précisément mes oreilles. Je venais de me faire...jeter !
Comme à mon habitude, je ne laissais rien paraître. Mon visage n'exprimait ni joie, ni peine et encore moins de colère, mais je bouillonnais de l'intérieur.

Croyait-il peut être que j'allais m'enfuir en courant ? Ou encore le supplier de ne pas me laisser dans cette forêt ?
Mais bon, il m'a bien proposé son hospitalité...enfin à peu de choses près. J'hésitais.

Quelques minutes plus tard, prenant mon courage à deux mains, je m'élançais alors vers eux.

"Hééé!" Criais-je. Lorsqu'ils se retournèrent, j'avançais plus lentement et une fois arrivée à leur hauteur, je repris la parole. "Je veux bien vous suivre et qui sait, peut être que je resterai." Je leurs souris alors pour la première fois.